Des spécialistes ont révélé que l’Algérie s’est lancée tardivement dans le dispositif de normalisation Iso, alors qu’à l’étranger, tous les secteurs sont normalisés et certifiés, y compris les universités, les centres de formation et autres.
Dix ans après son apparition en Algérie, le phénomène «cluster» se retrouve aujourd’hui au cœur des stratégies du développement territorial. Mais pour percevoir réellement son impact sur la création des chaînes de valeurs territorialisées, la structuration des filières industrielles et la mise en place d’écosystèmes entrepreneuriaux, un long chemin reste à parcourir par les décideurs.
A partir de cette vision, une rencontre, intitulée «Clusters, défis et perspectives : quels apprentissages pour promouvoir l’innovation et les chaînes de valeurs territorialisées», a été organisée, hier, à l’université Salah Boubenider (Constantine 3). Les intervenants ont révélé que de nombreux obstacles se posent toujours pour une économie basée sur la recherche scientifique.
Le principal problème lié à la certification a été mis en exergue par Noureddine Metnani, responsable de la cellule de qualité à l’université Constantine 3. Dans sa communication, ce dernier a fait savoir que sur plus d’un million d’entreprises algériennes, seulement 600 sont certifiées. «Si on ne se regroupe pas, on n’est pas visible et on ne peut pas peser sur le monde de l’économie extérieure. Mais de nombreuses entreprises ignorent que le fait de se mettre au diapason des normes internationales est essentiel pour aller vers la mondialisation et vendre leurs produits. Malheureusement, en Algérie, même des grandes entreprises ne sont pas certifiées», a-t-il déclaré, en donnant l’exemple des produits allemands réputés.
Les produits allemands sont certifiés, ajoute-t-il, depuis la création de l’Iso (Organisation internationale de normalisation) en 1947. Malheureusement, l’Algérie s’est lancée tardivement dans ce créneau. A l’étranger, tous les secteurs sont normalisés et certifiés, y compris les universités, les centres de formation et autres. Se diriger vers la conformité aux normes internationales devient une nécessité, selon notre interlocuteur.
«Mais cela doit se faire avec la mise à niveau des statistiques, où l’Algérie n’a pas fait de recensement officiel de la population depuis 2008», affirme-t-il. Les chiffres avancés par le même intervenant datent de 2019, où l’on a recensé plus de 1,2 million de PMI et PME en Algérie, sans compter les organisations.
«Une entreprise certifiée ne peut pas s’associer à une autre non certifiée, vu qu’elles ne partagent pas les mêmes valeurs économiques. Malheureusement, on est allé chercher un accord pour une convention avec une université du Golfe. Les responsables se sont excusés, affirmant ne pas pouvoir signer des conventions avec des universités classées au-delà du top 1000», a-t-il conclu.
De son côté, le Pr Mokhtar Sellami du Conseil national de la recherche scientifique et des technologies (CNRST) estime que l’objectif «est comment mobiliser les décideurs dans l’industrie et la recherche pour travailler ensemble avec la vision claire d’un développement technologique harmonieux, qui profite à notre économie». Il a donné des exemples des moyens déployés par l’Etat dans le domaine de la recherche, où des projets réalisés n’ont jamais été commercialisés.
Moins de chercheurs dans les entreprises
Ces objets, à l’instar des drones, sont devenus «des pièces de musée». «Il y a une démarche adoptée par la NASA, dite TRL, qui fait que si on est classé au niveau 3, le projet relève de l’université. Mais entre 3 et 6, cela devient entre l’université et l’industrie.
Au niveau de ce TRL, en Algérie, on est arrivé à 6. Mais il n’y a pas eu de financement extérieur ni une demande pour la commercialisation des produits, qui sont entrés dans ce qu’on appelle la vallée de la mort», a-t-il regretté, avant de rappeler qu’un Conseil national de la recherche scientifique et des technologies a été installé par le Premier ministre il y a quelques mois.
Un autre aspect sensible a été évoqué par notre interlocuteur, celui de l’employabilité. Environ 25 000 docteurs sont au chômage en Algérie. «Dans plusieurs pays, le plus grand nombre de chercheurs est dans les entreprises.
Aux Etats-Unis, on a relevé un taux de 80%. En Algérie, on a moins de 0,02% de chercheurs dans les entreprises. Y a-t-il eu des projets à impact économique qui avaient besoin de financement et que l’Etat n’a pas financé ? Non, le budget était plus que suffisant. L’argent n’a jamais manqué à la recherche», a-t-il conclu.
source : https://elwatan-dz.com/sur-plus-dun-million-en-algerie-seules-600-entreprises-certifiees
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